Le refuge Adèle Planchard

"Maintenir un accès pédestre sur les versants abrupts et glaciaires de la Grande Ruine est un défi que les gardes-moniteurs et les ouvriers du parc doivent relever chaque printemps. L'itinéraire d'accès à Adèle Planchard nécessite une journée de travail pour purger les pierres qui encombrent le sentier et maintenir les câbles en place dans les parties les plus escarpées. Le sentier doit être bloqué à la circulation 1 à 2 h ce jour là, ce qui contrarie parfois la marche d'approche des randonneurs et alpinistes pressés d'en finir !"
Cyril Coursier - Technicien patrimoine au Parc national

Vallée de la Romanche, Charles Bertier

Ancolie des Alpes
Dissimulée au pied d'un bouquet de rhododendrons, coincée entre un pierrier et les prémices de la pelouse, l'ancolie des Alpes est une espèce peu fréquente, dont l'éclat n'a d'égal que sa rareté. N'effleurez pas l'ancolie, sinon elle perdra tous ces pétales. Des folioles fendues d'étroites incisions, deux fois rassemblées pour former d'humbles feuilles, hissent à bout de tige quelques jeunes boutons encore laiteux et magnifiques fleurs largement étalées, fragments d’azur égarés dans le végétal. Les fleurs de l’ancolie sont les seules à posséder cinq éperons, extrémités de cinq pétales en cornet, gardés par cinq sépales en forme de lance.

Vallon de l'Alpe
Les alpinistes affectionnent depuis fort longtemps le vallon de l’Alpe. De tout temps, ce fut un lieu de bivouac et de départ pour quelques grandes classiques du massif des Ecrins. C’est par la voie de la calotte que la célèbre cordée Coolidge-Almer a réussi la première ascension de la montagne des Agneaux. Le 17 juillet 1873 dans la foulée, elle réalise la première traversée du col de la Casse Déserte et l’ascension de la Pointe Brevoort à la Grande Ruine.

Exploitation des mines
Le vallon n’a pas seulement été un centre d’intérêt pour les botanistes et les alpinistes. Il garde aujourd’hui encore les traces d’une exploitation minière ancienne. Entre 1835 et jusqu'au début de la Première Guerre mondiale, trente à quarante personnes travaillaient à l’extraction de minerai, essentiellement de cuivre, sur les pentes de Chamoissière. Un bocard minier permettait de broyer le minerai. Il gît sur le site complet mais brisé. Un bocard est une machine composée d'un moulin à pilons coiffé d'une masse de fer et mû par un moteur, servant à broyer le minerai destiné à la fonte et à réduire certaines substances en poudres fines.

Petit Apollon
Un bruissement à peine perceptible dans l’herbe givrée du matin trahit la présence d’un papillon dérangé par nos pas et incapable d’utiliser ses ailes humides. Quelques soubresauts délicats et le voici, agrippé à une herbe sèche, puis, par des spasmes successifs, il ouvre lentement sa voilure de nacre presque translucide au soleil, exposant enfin la totalité de sa tremblante anatomie. Le petit apollon, rare et protégé - sa capture et son transport sont donc interdits - est là, sous nos yeux, avec son minuscule ocelle rouge sur le bord de chacune de ses ailes antérieures et ses antennes finement rayées de noir et de blanc.

Cabane à Charlin
Cette cabane construite sous un gros rocher permettait autrefois de stocker le matériel et les animaux tués à la chasse par une équipe de chasseurs qui louait le vallon de la Plate des Agneaux. A la création du Parc national, le bâtiment fut abandonné. Aujourd'hui, la chasse est toujours interdite dans le cœur mais réglementée dans la zone d'adhésion du Parc national des Ecrins.

Mur trombe
A près de 3200 mètres d'altitude, les bâtiments ne sont pas raccordés à l'électricité de la "ville". Il convient donc d'être efficient au niveau de l'énergie. Lors de la construction du nouveau refuge au début des années 80, les architectes ont donc équipé la façade sud du bâtiment d'un mur trombe. Ce type de mur est constitué d'un pan en béton ou en pierre ayant une forte inertie thermique surmonté d'un vitrage créant un effet de serre. Durant le jour, le mur reçoit et conserve la chaleur du soleil. La nuit, cette chaleur est restituée grâce à une circulation d'air. Ce système permet de chauffer la pièce principale du refuge à moindre coût.

Refuge Adèle Planchard
Derrière le nom du refuge se cache une vieille histoire. Madame Adèle Planchard, alpiniste de la première heure, s’est éteinte en 1925, léguant une somme importante à la Société des touristes dauphinois (STD) pour la construction du refuge. Le Touring club de France ayant financé l’ouverture du sentier, le transport des matériaux se fait à dos de mulets et d’hommes avec l’aide des militaires basés sur Briançon et des guides de la vallée. Le premier hiver 1926 réduit à néant tout le travail de l’été… Le 7 Août 1927, à force de courage et d’abnégation, ces hommes offrent aux générations futures le privilège de pouvoir ouvrir la porte du refuge Adèle Planchard sur les faces Nord de Roche Faurio. Inauguré en 1984, un nouveau refuge est venu prendre place près de l’ancien.
Description
- Du parking de la Gravière, suivre le fond du vallon en rive droite par un excellent sentier qui franchit le Pas d'Anna Falque. La bifurcation qui divise le cheminement entre les refuges de l'Alpe et Adèle Planchard est bien indiquée.
- Prendre à droite et suivre ce long chemin traversant le Plan de l'Alpe. Une longue portion de plat en rive droite dans le fond du vallon suivi d’un court raidillon en rive gauche amène sur un plateau herbeux. Un petit kilomètre de traversée prépare l’ascension tortueuse à travers les barres rocheuses équipées de câbles par endroit. Faire le plein d’eau, il n’y en a pas plus haut.
- Au pied de l’ultime ressaut : un immense pierrier qu’il convient de remonter sans s’égarer. Enfin, le refuge Adèle Planchard apparaît sur une crête protégée des avalanches dominant cet espace minéral.
- Revenir par ce même itinéraire.
Profil altimétrique
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Lorsque je randonne, j’adapte mon comportement en contournant le troupeau et en marquant une pause pour que le chien m’identifie.
En savoir plus sur les gestes à adopter avec le dossier Chiens de protection : un contexte et des gestes à adopter.
En cas de problème, racontez votre rencontre en répondant à cette enquête.
Lieux de renseignement
Maison du Parc du Briançonnais
Place Médecin-Général Blanchard, 05100 Briançon
http://www.ecrins-parcnational.fr/
brianconnais@ecrins-parcnational.fr
04 92 21 08 49
Installée aux pieds de la cité médiévale fortifiée par Vauban, inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2008, la Maison du Parc de Briançon est un lieu d'accueil, d'information et d'échanges. Trois étages d'exposition à découvrir : les patrimoines naturels et culturels, le musée de l'histoire du ski dans le Briançonnais. Documentation, cartes, topo-guides, produits et ouvrages du Parc. Possibilité de visites guidées pour les groupes, sur réservation. Entrée libre.
Accès routiers et parkings
De La Grave, prendre la D1091 en direction de Villar d'Arêne. Prendre à droite sur la D207. Au croisement, tourner à droite vers le refuge de l'Alpe. Traverser le pont d'Arsine et prendre la piste à droite qui mène au parking à 1 km.
Stationnement :
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