Le refuge Adèle Planchard
"Maintenir un accès pédestre sur les versants abrupts et glaciaires de la Grande Ruine est un défi que les gardes-moniteurs et les ouvriers du parc doivent relever chaque printemps. L'itinéraire d'accès à Adèle Planchard nécessite une journée de travail pour purger les pierres qui encombrent le sentier et maintenir les câbles en place dans les parties les plus escarpées. Le sentier doit être bloqué à la circulation 1 à 2 h ce jour là, ce qui contrarie parfois la marche d'approche des randonneurs et alpinistes pressés d'en finir !"
Cyril Coursier - Technicien patrimoine au Parc national
Les 15 patrimoines à découvrir
- Histoire
Vallée de la Romanche, Charles Bertier
Source d'inspiration pour de nombreux artistes de montagne, la Romanche fut peinte à maintes reprises. Elle inspire notamment à Charles Bertier (1860-1924) Vallée de la Romanche au Pied-du-Col et Les Fréaux près de La Grave, deux huiles sur toile réalisées en 1894. Initié à la peinture de paysage par Jean Achard et à la peinture de montagne par l'abbé Guétal, cet artiste d'origine grenobloise n'hésite pas à planter son chevalet sur les plus hauts sommets des Alpes dauphinoises. Par ailleurs, il se donne pour mission de "faire comprendre la montagne" à ses contemporains. - Flore
Ancolie des Alpes
Dissimulée au pied d'un bouquet de rhododendrons, coincée entre un pierrier et les prémices de la pelouse, l'ancolie des Alpes est une espèce peu fréquente, dont l'éclat n'a d'égal que sa rareté. N'effleurez pas l'ancolie, sinon elle perdra tous ces pétales. Des folioles fendues d'étroites incisions, deux fois rassemblées pour former d'humbles feuilles, hissent à bout de tige quelques jeunes boutons encore laiteux et magnifiques fleurs largement étalées, fragments d’azur égarés dans le végétal. Les fleurs de l’ancolie sont les seules à posséder cinq éperons, extrémités de cinq pétales en cornet, gardés par cinq sépales en forme de lance.
- Histoire
Vallon de l'Alpe
Les alpinistes affectionnent depuis fort longtemps le vallon de l’Alpe. De tout temps, ce fut un lieu de bivouac et de départ pour quelques grandes classiques du massif des Ecrins. C’est par la voie de la calotte que la célèbre cordée Coolidge-Almer a réussi la première ascension de la montagne des Agneaux. Le 17 juillet 1873 dans la foulée, elle réalise la première traversée du col de la Casse Déserte et l’ascension de la Pointe Brevoort à la Grande Ruine.
- Histoire
Exploitation des mines
Le vallon n’a pas seulement été un centre d’intérêt pour les botanistes et les alpinistes. Il garde aujourd’hui encore les traces d’une exploitation minière ancienne. Entre 1835 et jusqu'au début de la Première Guerre mondiale, trente à quarante personnes travaillaient à l’extraction de minerai, essentiellement de cuivre, sur les pentes de Chamoissière. Un bocard minier permettait de broyer le minerai. Il gît sur le site complet mais brisé. Un bocard est une machine composée d'un moulin à pilons coiffé d'une masse de fer et mû par un moteur, servant à broyer le minerai destiné à la fonte et à réduire certaines substances en poudres fines.
- Faune
Petit Apollon
Un bruissement à peine perceptible dans l’herbe givrée du matin trahit la présence d’un papillon dérangé par nos pas et incapable d’utiliser ses ailes humides. Quelques soubresauts délicats et le voici, agrippé à une herbe sèche, puis, par des spasmes successifs, il ouvre lentement sa voilure de nacre presque translucide au soleil, exposant enfin la totalité de sa tremblante anatomie. Le petit apollon, rare et protégé - sa capture et son transport sont donc interdits - est là, sous nos yeux, avec son minuscule ocelle rouge sur le bord de chacune de ses ailes antérieures et ses antennes finement rayées de noir et de blanc.
- Histoire
Cabane à Charlin
Cette cabane construite sous un gros rocher permettait autrefois de stocker le matériel et les animaux tués à la chasse par une équipe de chasseurs qui louait le vallon de la Plate des Agneaux. A la création du Parc national, le bâtiment fut abandonné. Aujourd'hui, la chasse est toujours interdite dans le cœur mais réglementée dans la zone d'adhésion du Parc national des Ecrins.
- Flore
La saxifrage musquée
Saxifraga moschata
Dans une fissure, où le vent a chichement accumulé un peu de limon, s'épanouit une petite fleur au ton vert jaunâtre délavé de ses pétales oblongs (c’est-à-dire nettement plus longs que larges). Les feuilles en rosettes basales forment des coussinets relativement denses, et collants. Notez que les sillons sur les feuilles n'atteignent jamais le sommet de celles-ci. - Flore
Le cresson des chamois
Hornungia alpina
Parce que prononcer son nom scientifique est difficile, on préférera « cresson des chamois », mais ne leur dites pas, tant cette cousine du choux est minuscule. Coutumière des parois et rocailles d'altitude, on la reconnaît à ses feuilles pennées, ses petites fleurs blanches à quatre pétales et ses fruits en forme de ballon de rugby. - Flore
Le céraiste à longs pédoncules
Cerastium pedunculatum
Le céraiste pédonculé fait immédiatement penser à la corbeille d'argent des rocailles de nos jardins. Endémique de l'ouest des Alpes, il apprécie les éboulis et rochers d'altitude. Ses feuilles, à l’inverse des autres céraistes, sont peu poilues et, de ses sépales formant une cloche, partent cinq pétales échancrés et blancs. - Flore
La saxifrage fausse mousse
Saxifraga bryoides
Comme un serpent de « mousse » qui s'étirerait entre les blocs. Une belle fleur blanche en étoile lève immédiatement la méprise, ce n'est pas une mousse ! Parfois installée en amas plus denses, la saxifrage fausse mousse est très souvent observée dans des milieux particulièrement ingrats aux écarts extrêmes de température. - Flore
Le pâturin des Alpes
Poa alpina
Le pâturin des Alpes est une petite herbe commune en montagne. Elle profite des substrats fins accumulés, souvent par le vent et les intempéries, dans les éboulis et les fissures. Le vert alterne avec le violet pour composer de beaux épis bigarrés. On remarquera sur ses feuilles, épargnées par les chamois, deux nervures plus claires... comme une trace de ski ! - Architecture
Mur trombe
A près de 3200 mètres d'altitude, les bâtiments ne sont pas raccordés à l'électricité de la "ville". Il convient donc d'être efficient au niveau de l'énergie. Lors de la construction du nouveau refuge au début des années 80, les architectes ont donc équipé la façade sud du bâtiment d'un mur trombe. Ce type de mur est constitué d'un pan en béton ou en pierre ayant une forte inertie thermique surmonté d'un vitrage créant un effet de serre. Durant le jour, le mur reçoit et conserve la chaleur du soleil. La nuit, cette chaleur est restituée grâce à une circulation d'air. Ce système permet de chauffer la pièce principale du refuge à moindre coût.
- Refuge
Refuge Adèle Planchard
Derrière le nom du refuge se cache une vieille histoire. Madame Adèle Planchard, alpiniste de la première heure, s’est éteinte en 1925, léguant une somme importante à la Société des touristes dauphinois (STD) pour la construction du refuge. Le Touring club de France ayant financé l’ouverture du sentier, le transport des matériaux se fait à dos de mulets et d’hommes avec l’aide des militaires basés sur Briançon et des guides de la vallée. Le premier hiver 1926 réduit à néant tout le travail de l’été… Le 7 Août 1927, à force de courage et d’abnégation, ces hommes offrent aux générations futures le privilège de pouvoir ouvrir la porte du refuge Adèle Planchard sur les faces Nord de Roche Faurio. Inauguré en 1984, un nouveau refuge est venu prendre place près de l’ancien.
- Flore
La saxifrage à feuilles opposées
Saxifrago oppositifolia
En touffes ou en coussinets lâches, la saxifrage à feuilles opposées expose crânement son rose puissant qui rayonne en ces milieux désertiques. Ses graines minuscules extrêmement voyageuses l'amènent quelquefois jusqu'au plus bas de la vallée, mais son univers reste bien la haute montagne voire la très haute montagne. - Flore
L'arabette des Alpes
Arabis alpina
Voilà une plante discrète dont le nom présente toutefois une certaine singularité : il renvoie au mot « arabe », en lien avec l'époque des croisades. L'origine de ce nom se perd ainsi dans des temps assez lointains. On sait juste qu'il est lié à une petite plante proche de celle-ci, oubliée depuis dans le lot des innombrables récoltes rapportées par les croisés.
Description
- Prendre à droite et suivre ce long chemin traversant le Plan de l'Alpe. Une longue portion de plat en rive droite dans le fond du vallon suivi d’un court raidillon en rive gauche amène sur un plateau herbeux. Un petit kilomètre de traversée prépare l’ascension tortueuse à travers les barres rocheuses équipées de câbles par endroit. Faire le plein d’eau, il n’y en a pas plus haut.
- Au pied de l’ultime ressaut : un immense pierrier qu’il convient de remonter sans s’égarer. Enfin, le refuge Adèle Planchard apparaît sur une crête protégée des avalanches dominant cet espace minéral.
- Revenir par ce même itinéraire.
- Départ : Le pont d'Arsine, Villar d'Arêne
- Arrivée : Le pont d'Arsine, Villar d'Arêne
- Communes traversées : Villar-d'Arêne
Profil altimétrique
Recommandations
En alpage, les chiens de protection sont là pour protéger les troupeaux des prédateurs (loups, etc.).
Lorsque je randonne, j’adapte mon comportement en contournant le troupeau et en marquant une pause pour que le chien m’identifie.
En savoir plus sur les gestes à adopter avec le dossier Chiens de protection : un contexte et des gestes à adopter.
En cas de problème, racontez votre rencontre en répondant à cette enquête.
Lieux de renseignement
Maison du Parc du Briançonnais
Place Médecin-Général Blanchard, 05100 Briançon
Installée aux pieds de la cité médiévale fortifiée par Vauban, inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2008, la Maison du Parc de Briançon est un lieu d'accueil, d'information et d'échanges. Trois étages d'exposition à découvrir : les patrimoines naturels et culturels, le musée de l'histoire du ski dans le Briançonnais. Documentation, cartes, topo-guides, produits et ouvrages du Parc. Possibilité de visites guidées pour les groupes, sur réservation. Entrée libre.
Accès routiers et parkings
De La Grave, prendre la D1091 en direction de Villar d'Arêne. Prendre à droite sur la D207. Au croisement, tourner à droite vers le refuge de l'Alpe. Traverser le pont d'Arsine et prendre la piste à droite qui mène au parking à 1 km.
Stationnement :
Source
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